On peut dire que nous n'avons pas connu le Norouz naturel pendant cette période. Aujourd’hui et au moment où la crise entre dans sa troisième année, les Iraniens s'apprêtent à fêter la nouvelle année dans un contexte toujours covidé. Bien que l'ombre de la maladie plane encore sur nous et les décès continuent, mais par rapport à il y a deux ans, la situation est devenu manifestement plus clémente.
Maintenant que l'hiver tire sa révérence, les parfums tendres et sucrés du printemps et du Nouvel An ont changé les visages bondés de Téhéran et d’autres grandes villes. C’est la saison où tout renaît et fleurit, mais aussi et surtout la saison où la nature nous livre ses senteurs les plus agréables.
À quelques jours de Norouz, les Téhéranais et les habitants de toute autre région iranienne, s’empressent de faire leurs derniers achats. Les rues de capitale voire les petites villes sont bondées malgré la crise sanitaire. Les rues ont revêtu leurs habits de fête et se sont parées de décorations qui apportent une grande couleur et dynamisme à la fête et qui permettent d’attirer une grande foule de promeneurs. Norouz est de retour chez nous pour le plus grand plaisir des petits et des grands.
Spectacles pour les familles et animations pour les enfants, marché gourmand et de créateurs, chants et musique ..., l’ambiance printanière de Norouz invite les Iraniens à passer, en famille ou entre amis, de joyeux moments de fin d’année et de se préparer pour le Nouvel An.
12 mois se sont écoulés, avec des hauts et des bas. Au cours de cette année1400, nos efforts et nos endurances sont à souligner.
Parmi ces villes et villages, on assiste à un Téhéran qui a désormais tout mis en œuvre pour réduire l'amertume de ces 365 jours de l'année avec sa couleur et son ambiance Norouzienne. Mieux vaut donc ne pas rater l'occasion de voir les beautés de Téhéran jusqu'au Nouvel An. Cette année, bien sûr, Téhéran a pris un tout autre visage.
L'Esprit de Norouz s'invite au cœur de la capitale qui a pris un tout autre visage pour cette nouvelle année qui s’approche à grands pas.
Cette année, en plus des éléments de couleur habituels et des sculptures volumétriques qui rendaient traditionnellement la ville plus agréable pour nous, on assiste à des aquariums et de murs colorés qui vont encore redoubler la beauté de Norouz pour les habitants de cette métropole avec ses 9 millions d'habitants.
Fleurs de narcisse dans différentes parties de la ville
Cette année la joie d’accueillir le Norouz a redoublé d'intensité avec des cérémonies de fête prévues à l’occasion de l’anniversaire de la bien heureuse naissance du Salvateur de l’humanité, l’Imam du Temps, MAHDI le Promis (P), douzième Imam des Musulmans.
Demain vendredi le 18 mars, soit le 15 Cha`aban dans le calendrier musulman, marque l`heureuse naissance de l'Imâm MAHDI (Que Allah accélère son émergence)
Annonciateurs de ce beau jour, les narcisses, vedettes du printemps, symbolisent cette date de la Mi-Chaaban. Celle fleur représente en effet la vénérée mère de l’Imam Mahdi (P), « Résurrecteur des cœurs ».
De nombreux éléments représentant cette fleur symbolique sont installés dans divers coins des rues et des quartiers des villes et des villages iraniens pour fêter l’événement.
Le Directeur de l'Organisation d'embellissement de la ville de Téhéran a parlé à l’IRNA des plans qui vont faire de Téhéran une capitale différente sur Norouz cette année : Au cours de ces deux années, Norouz a été éclipsée par la crise de Covid. Cette année, la situation s’annonce un peu meilleure que les deux dernières années… Création d'éléments volumétriques, murales, éclairages, écrans publics, aménagements paysagers urbains sont quelques-uns des projets qui vont changer le visage de la ville.
Il a ajouté que les jonquilles sont à la fois un symbole de la nature et un symbole de l'Imam édu Temps (P) occulté.
Sur cette base, nous avons décidé, a-t-il dit, d'installer 200 éléments volumétriques de narcisse, conçus avec un espace lumineux pour la nuit, au niveau des places et des intersections très fréquentées.
Le PDG de l'Organisation d'embellissement de la ville de Téhéran a déclaré à propos de l'installation d'œufs colorés, qui est l'une des traditions constantes de Norouz : Environ 100 artistes dessinent et peignent sur des œufs.
Il évoque également l'installation de grands aquariums d'une hauteur de 3 mètres et d'une superficie d'un mètre et précise : ces aquariums seront installés sur les principales places de la ville. De vrais poissons sont jetés dans ces aquariums et les gens peuvent y jeter leurs poissons rouges après les vacances de Norouz.
Rendre nos villes plus saines d’esprit pour rendre les citoyens plus joyeux
Des acteurs de la ville commencent tout doucement à prendre conscience des effets de l’environnement urbain sur la santé mentale. Expérimentations urbaines, nouveaux services, études et planifications urbaines innovantes, les villes peuvent devenir plus saines d’esprit, selon des sociologues. L'enthousiasme peut être transmis aux gens de l'intérieur des villes. Il faut rappeler que le Norouz est une grande fête que les gens n'ont pas quittée même dans les pires conditions. Même si les circonstances affectent leurs conditions de vie, ils maintiennent toujours la tradition du Norouz. Il est logique donc d’utiliser les opportunités offertes par le Norouz. Les espaces publics doivent être préparés et décorés pour le bonheur et la joie des gens. Nous pouvons aider à réduire l'anxiété sociale en décorant les espaces urbains lorsque les gens sont inquiets.
Les festivals de rue dans différentes parties de Téhéran sont censés offrir aux citoyens l'occasion d'interagir étroitement avec les artistes. Cette fois, les citoyens participeront également aux événements artistiques de la ville.
La fin du mois de mars a toujours été différente pour les habitants de Téhéran. D'une part, ils font face à un trafic sans précédent pour les courses du Norouz et les travaux de fin d'année, et d'autre part, cette effervescence de la dernière minute donne à la ville une formidable énergie et dynamisme dont les gens étaient privés pendant des mois de la vie routine. C'est pourquoi Téhéran est en train de devenir une ville bien-aimée pour ses citoyens ces jours-ci.
C’est pourquoi vivre à Téhéran l'ambiance festive du passage à la nouvelle année est une belle occasion d’aimer la métropole et de partager des moments privilégiés entre-citoyens.
« L'une de nos approches en matière d'embellissement est de populariser l'embellissement urbain afin que les gens puissent participer directement à cet culture. Ainsi, 1 500 lots de décoration urbaine ont été distribués dans les mosquées, les établissements publics et les délégations. Des drapeaux, des fils de couleur et des tissus ont été également distribués.
Regard sur la fête printanière de Norouz
Le Norouz est le Nouvel An traditionnellement célébré par les Iraniens et d’autres populations d’Asie centrale le 21 mars, soit au moment de l’équinoxe de printemps. Il s’agit probablement de la fête de Nouvel An la plus ancienne au monde. Cette festivité́ tire son origine du zoroastrisme, religion monothéiste de l’Iran ancien. Elle est célébrée au moins depuis le VIIe siècle avant Jésus-Christ, donc approximativement depuis 2700 ans. Le mot Norouz vient de la langue avestique, de nava, nouveau, et rowch, jour/lumière. Au moins 300 millions de personnes sont estimées le célébrer dans le monde, principalement dans les pays suivants : Iran, Turquie, Afghanistan, Azerbaïdjan, Inde, Chine, Iraq, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Pakistan, Tadjikistan et Turkmenistan.
Le Norouz est également fêté par les diasporas issues de ces pays, présentes dans le monde entier. À Paris, les communautés originaires des pays concernés par la célébration reproduisent les pratiques festives traditionnelles, en privé comme en public. C’est l’occasion pour ces communautés d’afficher leur culture et leurs traditions.
Haft Sîn : les sept S de la santé du Norouz
Selon la tradition pour Norouz, la nouvelle année qui commence à l’équinoxe du printemps (entre le 20 et 22 mars) on dresse une table – le Haft Sîn ( les sept S) – qui comporte sept éléments dont le nom commence par S et qui ont chacun une valeur symbolique propre.
Chaque famille dresse cette table selon son goût et sa créativité et c’est autour d’elle que l’on se réunit au moment du nouvel an.
Elle comporte traditionnellement les sept éléments symboliques comestibles de la nature : Sabzeh : des pousses de germe de blé ou lentilles … (Renaissance), Samanu: pâte de ferme de blé sucrée (l’abondance), Senjed: fruit de l’argousier (l’amour), Sîr: ail (la médecine), Sîb: pomme (beauté et santé), Sumac: baie (soleil), Serkeh: vinaigre (l’âge et la patience).
Puis les éléments non comestibles traditionnellement présents : Sonbol : Jacinthe, fleur du printemps et des tulipes, Sekkeh : Pièces de monnaie (prospérité), des oeufs peints (fertilité), un bol d’eau avec son poisson rouge (la vie), un miroir (reflet de la vie), des bougies (le feu et la lumière), et enfin le livre sacre le coran ainsi que les livres de deux grands poètes classiques persans du XI ème et du XIV ème siècle selon les traditions de chaque famille : le Shâh Nâmeh ou livre des rois de Ferdowsi et le Divan de Hafiz.
Cette table est tenue telle qu’elle jusqu’au 13ème jour de l’année appelé le Sizdah Bedar, occasion pour une grande Pique-Nique pour pour profiter de l'arrivée du printemps et la fin des vacances de Norouz.
La nappe ou la table de Haft-e-Sin est donc l'une de nos traditions les plus symboliques pour entrer dans le Nouvel An. Chacun des composants de Haft-e-Sin a un symbole qui contient la plus grande signification de santé et de bénédiction, mais après avoir vécu deux tristes années marquées par la crise pandémique sanitaire, nous avons appris apprécier notre santé et celle des autres.
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